Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de Monsieur Dyrek
Le blog de Monsieur Dyrek
  • Des poèmes d'élèves individuels ou collectifs, des rédactions, de la correspondance avec des auteurs, les concours Printemps des Poètes. les concours Les 10 mots, productions d'élèves de Sainte-Elisabeth
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 370 206
Archives
19 juin 2010

Textes des 1ère/TL Printemps des Poètes 2010

Elèves de Première L:
Lundi 15 Mars 2010                                                           

 

 

LIBERTE – Amitié, Solitude, pourquoi êtes-vous ennemies ? Pourquoi ne vous adressez-vous donc jamais la parole ? A peine Amitié jettes-tu un regard méprisant à notre amie Solitude ! Ne pouvez-vous pas cohabiter ? Solitude, n’as-tu jamais rêvé d’avoir de la compagnie, à un moment donné ? Et toi, Amitié, n’as-tu jamais envié le calme et le silence de Solitude ?

AMITIE – Ce calme, cette solitude, je n’en ai jamais éprouvé le besoin. La plus grande douceur que j’aie jamais éprouvée et la plus agréable, la plus sincère, est celle d’être accompagnée. De pouvoir s’appuyer sur quelqu’un, pouvoir pleurer sur une épaule, se confier à une oreille attentive. Amour sait de quoi je parle, tandis que toi, Solitude, as-tu jamais eu cette joie ?

SOLITUDE – La plus grande des douceurs est pour moi autre. En effet, cette joie qui vous pénètre lorsque vous êtes avec vos semblables, je la ressens lorsque, dans le silence, je peux m’abandonner à la réflexion. Sur le monde, sur les sentiments, sur cette présence que certains appellent Dieu et sur moi-même, bien sûr. Qui suis-je ? Pourquoi suis-je ici ?

LIBERTE – Et en as-tu trouvé la réponse ?

SOLITUDE – Je sais qu’il est de mon devoir d’aider ceux qui, malgré leur affection pour leurs semblables, ont besoin de se retrouver eux-mêmes, de temps à autres.

LIBERTE – C’est également une liberté que j’offre.

AMOUR – Moi-même il m’arrive d’avoir besoin de toi, Solitude, lorsque la présence de l’autre est trop forte, et que je me perds…

LIBERTE – Vois-tu, Amitié ? La Solitude n’est pas un signe de manque d’amour, au contraire ! Prendre le temps de te retrouver toi-même te permet d’être plus serein, apaisé, et d’être, plus ouvert aux autres, plus apte à les écouter et à les aider.

AMITIE – C’est donc une liberté dont il ne faut pas rougir ?

SOLITUDE – Au contraire ! Ne crains plus d’être seule, de temps à autres, Amitié, tu te rendras mieux à toi-même.

Clarisse G.

 

***

 

Solitude : Ce soir je me suis promise de ne pas verser une larme, malgré les musiques mélancoliques qui recouvrent mon univers, et je me force à les ravaler ; si elles sortent je n’en finirai plus. N’en finirai plus de laisser échapper mon mal-être, depuis ces dernières semaines, ce manque d’affection permanent, l’impression de ne pas être comprise, ni entendue, l’impression de ne pas être prise au sérieux. D’être invisible, transparente, personne ne peut comprendre, personne n’a versé autant de larmes chaudes et salées. Nul ne sait. Pourquoi je me prenais la tête lorsque j’avais tout pour moi, quand j’avais eux, mes rêves, mon bonheur, j’avais tout ce que je voulais et je m’en suis plainte. Aujourd’hui je n’ai que mes yeux pour pleurer, alors non je n’ai pas réussi à me rendre nostalgique, mélancolique ou même triste. Non, je suis juste vide, et c’est mieux ainsi. Je me fais sans cesse le même discours dans ma tête, mais la conclusion ne s’achève jamais. J’ai besoin de prendre du recul, de vivre autre chose, de plus fort, de plus captivant. J’ai besoin de sensations nouvelles, de sentiments durs comme le roc. J’ai besoin de renouveau, besoin de nouveauté. Besoin de grand air, j’ai besoin de vivre, de redécouvrir, de rire aux éclats ; j’ai besoin de liberté dans ma vie, mais en même temps d’enfermement.

 

Liberté : Tout est éphémère, tout comme ton mal-être ou les larmes que tu as pu verser, mais ne perds pas espoir, et l’idée qu’un jour tout pourra s’arranger ; on a tous besoin d’un peu d’espoir pour tenir, on a tous besoin de sentir que quelquefois la vie est merveilleuse ; par moments comme maintenant, il te faudrait prendre une veste, des baskets et sortir. Courir. Libérer son esprit. Penser à autre chose et évacuer. Affronter la vie, comme un peintre devant sa toile ; attrape la lune, et si tu la rates tu seras toujours parmi les étoiles.

 

Solitude : Je suis remplie à la fois de regrets et de doutes, je suis partagée entre les rires et les pleurs, la froideur et la sociabilité, faut-il décevoir les gens pour qu’ils prennent conscience de notre présence ? Ou se cacher, et espérer tristement qu’ils nous oublient ? Je continuerai à me dire distante, alors que ce sont les sentiments qui m’étouffent. Parce que même si l’on est accro et que ça fait mal, parfois décrocher fait encore plus mal. J’ai sûrement du mal à m’y prendre avec la vie : je ne la prends pas du bon côté. En même temps, il n’y a pas vraiment de mode d’emploi, et j’admire toujours ceux qui s’en sortent. Indemne, je dis bien. J’essaie d’écouter mes sentiments, d’écouter mon cœur, de sentir quelque chose en moi, mais l’unique chose que je ressens c’est de la solitude. Je l’ai choisi mon isolement vacancier. Et ma solitude, dans un sens, aussi. Elle est choisie, voulue, je ne peux le nier.

 

Liberté : Lorsqu’on n’a pas ce que l’on aime, il faut aimer ce que l’on a. Le bonheur et la liberté tendent les bras à chacun d’entre nous, il suffit de l’accepter, d’accepter de s’évader quelques instants ; être sûr, des buts que l’on se donne, et bien évidemment, si l’enjeu en vaut la chandelle. Il faut arrêter de tomber à chaque obstacle, pleurer à chaque faiblesse. Ne pas prendre les souvenirs pour des regrets chaque fois, mais comme des moments vécus et passés. Personnellement, j’aime aller vite, très vite. Je n’ai pas peur du temps qui passe. Je ne fais pas semblant et je refuse d’attendre, il est temps de tracer sa route et de se jeter à l’eau. J’ai besoin de voir, de parler, de toucher, de communiquer, de partager, d’aimer, de profiter de la vie. J’ai besoin de vivre, et d’être libre. La solitude est une compagnie dangereuse.

 

Solitude : J’ai peur d’avoir changé, j’ai peur qu’en me voyant, mes propos semblent dépassés face à ma personnalité antérieure. Alors, parfois, je donnerais tout pour m’allonger et arrêter le temps quelques moments, et ne me réveiller que lorsque je serai prête. Prête à vivre, vraiment. Je n’ai pas peur de mourir,  j’ai juste peur de ne pas avoir assez vécu. J’ai peur de mes maux, de mes dérives ; de mes absurdités affectives.

 

Liberté : On voit bien que la vie esquisse un sourire, qu’elle veut nous prendre en tant qu’alliée. Alors pourquoi toujours et sans cesse s’y refuser ? Pourquoi tourner le dos quand la chance nous tend la main ? Alors on se plaint, mais quand quelqu’un est là pour te rattraper, alors il faut à son tour lever la main, pour se faire aider. Mais qu’importe l’ambition sans l’expérience ? Alors il faut avancer. C’est ainsi qu’il faut apprendre à vivre, loin des gens que l’on aime.

 

Solitude : Quand on me parle d’amour, j’ai l’impression d’entendre des menaces ; parce que si l’on aime, c’est pour le meilleur comme pour le pire, il paraît. La tristesse de ces derniers jours, en devient la tristesse de mes larmes. Ma tête refuse mais chaque pore de ma peau hurle au manque. L’amour ça naît dans le cœur et sa vie sous la peau. Faut-il aimer pour vivre ? Ou vivre pour aimer ? La seule personne capable de nous consoler, et celle qui nous a fait du mal. J’ai cherché le bonheur sous chaque caillou, pour voir s’il ne se cachait pas en dessous ; j’ai pleuré, pour vérifier qu’il ne se cachait pas dans mes maux ; j’ai écrit, pour être sûre qu’il n’était pas dans mes mots.

 

Liberté : La vie n’est pas ce qu’elle paraît, elle est ce que tu en fais. La route est longue, mais finalement ; ce qui compte vraiment, c’est le voyage en lui-même. C’est dommage d’en être consciente seulement après ; mais qui peut vous le dire avant. Le bonheur ne se finit pas, il se rectifie.

 

Amandine A 1èreL

***


 

L’humaine souffrance

 

L’amour se loge au cœur de l’humaine souffrance.

         Prospère dans les sols infertiles,

         Son royaume s’étend aux villes,

Cités de mirages impurs et sans élégance.

 

Le profane est roi, la solitude son mignon.

         « Sire, trouvez-vous plaisantes mes tortures ? »

         « Les hommes sont d’une faible nature ;

Chéri, de leurs voix, ils ne supportent le son.

 

Soyez vicieux ; les animaux sont plus tourmentés !

         Suçons la moelle de leurs os !

         Changeons leur lit en tombeau !

De leur cervelle, nos murs nous devons tapisser. »

 

Que ce soit pour Hélène, Marie ou Jeanne,

         Du plus profond de son antre,

         Tout en frappant son ventre,

Sachez qu’à chacune de vos larmes, un démon ricane.

 

David C. 1èreL

 

***

 

Amour, Amitié, Solitude, Liberté

 

-Mon nom est Amour.

Je vous présente une de mes filles Amitié. Nous allons toutes deux vous expliquer ce que nous sommes.

-Enchantée ! Je suis désolée, mes sœurs n’ont pas pu venir, Solitude ne supporte pas la foule et les grands rassemblements ; quant à Liberté, elle nous fait sa crise d’ado, elle veut être tranquille et faire ce qu’elle veut ! Ne leur en voulez pas !

-       Bien ma fille, tu commences ou je commence ?

-       Commence ! C’est plus logique dans ce sens !

-       Tu as raison ! Donc, je m’appelle Amour et mon principe c’est de frapper là où l’on ne m’attend pas. J’aime surprendre les gens. Je les rends heureux si je décide de les mettre par paire. Je peux aussi frapper mais décider qu’il n’y en a qu’un qui soit touché. Cela c’est ce qu’il y a de plus amusant pour moi, moins pour vous évidemment ! Après l’avoir touché, j’attends quelques semaines et je rentre dans sa tête et c’est un bonheur ! C’est un vrai parc d’attractions d’idées : « Est-ce que je lui plais ? Comment faire pour qu’il ou elle me remarque ? »

Et quand je les vois à cours d’idées, je les fais aimer une autre personne et alors les interrogations recommencent et je recommence à m’amuser !

J’envoie un amour qui peut être cruel et qui provoque des tas d’effets secondaires incontrôlés : la Jalousie principalement ! Elle fait partie de mon package surprise !

Mais ma fille est un sentiment que vous préférez, alors je lui laisse la parole ! Amitié, à toi !

-       Merci Maman ! Donc voilà, je m’appelle Amitié, je suis la grande sœur de Liberté et Solitude.

Je fais comme ma mère, mais je touche toujours les gens de façon réciproque ! Je préfère !

Je travaille avec ma mère de temps en temps, on se mélange et ça fait naître pleins d’autres interrogations encore plus amusantes ! Je distribue donc toujours par deux ! Je collabore aussi, assez souvent avec Liberté, moins avec Solitude, puisque quand je suis là, en général vous n’êtes pas seul. Moi j’évite de faire mal, mais de temps en temps je provoque aussi quelques effets secondaires indésirables : Jalousie, Trahisons… malheureusement cela arrive plus souvent qu’on ne le croit.

Sur ce, nous allons retourner travailler ! En espérant que nous ne vous ferons jamais souffrir, mais nous ne pouvons rien garantir !

 

                                                                Solène DS.P.

 

***

 

Solitude déclare :

« Amies, amis » n’est-ce pas contradictoire ?

« Ecoutez mon histoire.

Je vais parler de moi à la troisième personne,

Je vous préviens d’avance,

Il y en a que ça étonne. 

Bon :

Amour et Solitude sont sur un bateau.

Amour tombe à l’eau.

Qui reste ?

Solitude, qui a perdu l’Amour,

Puisque celui-ci s’est noyé

Tout seul, c’est un comble,

Dans une mer de larmes,

Que désormais, plus rien ne trouble.

Avant de partir il avait déclaré,

-Ne te laisse pas envahir et accueille Agapé.

Sur ces mots, il avait soupiré

Ramant sur son bateau,

Solitude voit Liberté

Seule sur une grande île, 

A ne faire que fumer.

-Tu ne devrais pas, c’est mauvais pour la santé.

Lui déclara, bienveillante, Solitude.

-Laisse-moi en paix, répondit Liberté.

-Que fais-tu, seule, ici ?

C’est normalement mon rôle.

-Kant disait :

« Expliquer la liberté, c’est la détruire »

Ne cherche pas à comprendre,

Jamais tu ne le pourrais.

Solitude repartit dans son périple,

Et il lui arriva,

La plus curieuse des choses.

Se souvenant des mots d’Amour,

Il partit en quête du fameux Agapé.

Amitié apparut comme dans un rêve :

-Je ne suis pas là pour te donner une trêve,

Ni te sortir de ta Solitude,

Mais pour trouver un sens à ma vie,

Je dois être capable de t’appeler mon ami.

Solitude, heureux, repartit,

Et comprit que son nom pouvait dire bonheur. » 

Ainsi se clôture, mes amis, cette histoire.

Souvenez vous que Coche disait :

« Le libre-arbitre, c’est le pouvoir

De se déterminer soi-même sans être déterminé par rien »

A ces mots, Solitude comprit

Et le silence se fit autour de lui.

 

                                        Clémence J.

 

***

 

Dialogue en vers

Solitude : En ce jour ensoleillé,

                  Sans Eros, Philia ni Agapé,

                  Un ami curieux j’ai rencontré.

                  Il se prénomme Liberté.

Liberté : Je viens te dire bonjour

                  Avec mon compagnon Amour.

                  Pour une fois que nous sommes réunis,

                  Nous pouvons débattre du sens de la vie.

Solitude : Toi et moi pouvons coopérer,

                  Mais c’est ce troisième être qui m’a l’air perturbé.

                  Amour peux-tu être franc ?

                  Nous dire ce qui est important

                  Pour vivre une vie heureuse,

                  Sans avoir de romance désastreuse ?

Amour :  Il n’y a pas de recette magique

                  Pour pouvoir vivre cette expérience unique.

                  Il faut avoir de la chance,

                  Malgré toutes les circonstances.

                  Trouver la personne qui nous convient ,

                  Et ensuite faire ses propres choix.

Solitude : Les personnes finissent par dire « Au revoir ! »

                  Et on procède à tomber dans le désespoir.

                  Ne vaut-il pas plus de s’isoler ?

                  Et ainsi éviter le besoin de s’attacher ?

Liberté : Je ne voudrais pas t’offenser,

                  Mais ce n’est pas la solution de se réfugier,

                  Dans son monde vide, plein de passagers,

                  Considérant les êtres autour de soi comme des objets.

                  Il faut savoir accueillir,

                  Car c’est plus d’une action, c’est un plaisir.

Solitude : Accueillir oui,

                  Mais pas n’importe qui !

Liberté : S’isoler à deux

                  Pour rendre les autres jaloux,

                  Et ainsi faire des malheureux,

                  Enragés ou peut-être même des fous.

Amour : Recevoir, donner, partager.

                  L’important est de communiquer,

                  Car deux êtres qui s’aiment

                  Sont plus forts que toute forme de haine.

Solitude : Je pense revenir à mes réflexions,

                  Les questionner, voir ce qui est bon.

                  Croire en soi même est primordial,

                  Ensuite viennent les relations sociales.

Liberté :Revenons au sens de la vie,

                  Mes deux plus proches et fiables amis.

                  La joie et le bonheur doivent être partagés,

                  Même si les doses peuvent être limitées.

                  Nous contrôlons nos vies ainsi que nos destins,

                  Et j’ai bien peur qu’ici se séparent nos chemins.

Amour : Très bien dit

                  Mon fidèle ami.

                  Je dois ajouter à ton constat,

                  Que le désir, la solidarité et l’empathie ont un certain appas

                  Que nul ne peut nier,

                  Car ces éléments sont tous innés.

Solitude : Comme toujours je me retrouve abandonné,

                  Malgré mes efforts et mon affectivité.

                  Suis-je trop direct ? suis-je trop méchant ?

                  Aucune réponse à mes questions !

                  Pendant ce temps

                  Mon esprit reste vague,

                  Et moi je réfléchis,

                  Errant,

                  Avec dans mon cœur une dague.

 

Dina Z. 1ère L

 

***

La liberté volait et rencontra l’amour.

-       Amour, j’ai froid aurais-tu oublié de réchauffer les cœurs.

-       Liberté, tu voles tellement vite que ta course refroidit ma chaleur.

-       C’est faux, tu mens, car quand je me pose sur un rocher j’ai toujours aussi froid.

-       C’est que tu te trouves à l’ombre d’un arbre et que tu n’as pas choisi le bon endroit.

-       Ne devrais-tu pas ensoleiller mes jours peu importe là où je me trouve.

-       Je ne suis pas comme toi Liberté, je ne passe pas mon temps à poursuivre un idéal.

-       C’est toi que je cherche Amour nuit et jour.

-       Non tu ne me cherches pas, tu cours.

-       C’est que j’ai tant de choses à faire, tant à découvrir !

-       Peut-être mais en continuant ainsi, tu ne me trouveras pas. Il faut savoir ralentir.

-       Mais si je ralentis je vais perdre mon équilibre et tomber sur le sol.

-       Alors à toi d’apprendre à comment maîtriser ton envol.

 

La Solitude  fuyait et tomba sur l’Amitié.

-       Solitude pourquoi pars-tu ?

-       Parce que rien ne me plaît  et que tout m’a déçue.

-       Es-tu sûre de n’avoir rien oublié, d’avoir tout bien regardé ?

-       Ca ne te regarde pas ! Pourquoi me parles-tu ?

-       J’ai pris le temps de te regarder et j’ai vu de tes yeux des larmes couler.

-       Quand bien même ! Tu ne me connais pas, alors laisse-moi !

-       Non je ne te laisserai pas seule.

-       Et pourquoi ?

-       Tes larmes ne sont pas des reproches, mais la preuve que tu voudrais être aimée et que tu as peur de le montrer. Effrayée par la perspective de souffrir un jour et de te retrouver à nouveau seule.

 

Anne-Colombe B 1èreL

 

***

 

Elèves de Terminale :

 

L’Homme n’a jamais su poser son c… que sur des plaines, Ô damnation ! Jamais sur les pics.

 

Amour,

 

 Couronnement ; L’amour est comme la vie : réel dans l’éphémère.

 

Il est cette entité qui comme l’épiphanie d’une œuvre semble se dénuder avec honneur, tête haute et sourire altier en direction du ciel. Il est encore, une plume qui mystifie la contingence de l’être élu, le baume de tous les cœurs rayés, la feuille de plantain sur le cœur nécrosé. Bien plus, il est l’immuable raison d’alambiquer dans l’appendice de la fatale vérité, la calme et indicible volupté, le bateau de soie aux amarres sur la toile.

 

Crucifixion ; En un baiser subtil, l’âme s’y perd.

Il est aussi la fine main de ferraille qui fouaille les émotions, le vertige qui mène à l’abîme ou la lune éclipsant le cœur. Il est l’oiseau qui picore le feuillage et le grêlon cassant la branche. Une catalepsie du cœur, la dague cachée dans le duvet de l’aileron et le filet de bile noir nimbant l’âme. 

 

Amitié,

 

Equilibre ; L’amitié est un calice sans fond.

 

Elle est le giron de toute la connaissance et de toute la folie. Elle est encore la fraîcheur de la rosée qui perle sur le cœur, le chant d’amour du rossignol ou le champ de fleurs héliotropes qui croît par la main du soleil. Elle est la paume reposante, accueillante entre tous et dépourvue de serres, la chaîne sans maillons entre les poignées, le pain partagé dispensé de  la crainte.

 

 

Penchant ; Zéphyr, Alizé, Sirocco…

 

Elle est aussi le brin d’herbe qui s’incline et se décompose sous la rage du vent. La fuite de l’espoir ; vers la solitude, ou de l’espoir incontrôlé ; vers l’amour débile. Elle est la rose noire aux épines acérées qui labourent le cœur. Le remugle de mille oiseaux furibonds acculant l’homme libre à la retraite honteuse, la craie subissant l’érosion de ce temps si râpeux.

 

Solitude,

 

Envol ; La solitude est un point du jour.

 

Elle est le regard qui pénètre le monde sans l’occultation du prisme. Elle est encore l’appréciation de la badine ritournelle qu’est la vie. En son sein, l’homme trouve le vide nécessaire à son élévation, il porte les ailes à son âme et survole la toile où se dessinent les hommes, il comprend la fourmi rampante sur le chêne mousseux et le météore filant l’espace infini.

 

Sottises ; Douce noirceur.

 

Elle est aussi le sifflement des herbes, le semblant d’une aria au désespoir. Elle est un soleil décadent de folie, en putréfaction et suintant de mélancolie, un rêve strident et un rhizome cinglant la gorge, le lacet d’un condamné noyé dans la vacuité de sa cellule. Le vautour choppant l’aile battante ; et chaque pensée oisive qui de l’esprit s’élève, et sous la serre acérée la plaque sur le sol dur et froid de la réalité. 

 

Liberté, 

Exaltation ; La liberté est sans bornes bien que bornée.

 

Elle est une corolle s’ouvrant aux délices du Soleil, une colonie de cristaux aux reflets irisés. Elle est encore le fier tigre aux effrayantes rayures symétriques, le chat sourd à la voix du maître, l’inconscience de l’enfant divin. Le chêne mort sous la puissante simplicité de la nature, un lac de campagne sans courant, inerte et grouillant de vie.

 

Idolâtrie ; Esclave ! Esclave ! Esclave !

 

Elle est aussi la transcendance illusoire, la béquille qui donne l’espoir de grimper les marches. Elle est le miasme nourrissant pour la kyrielle de vermines, le haut-soleil qu’on n’ose happer de ses mains, se cantonnant à le lorgner jusqu’à ce que les yeux viennent à brûler. Esclave de sa propre conquête, il ne saurait vivre avec.

 

Matthias  C. TL

 

***

 

Le Néant prit la parole :

« Je suis le Néant, je suis la Solitude. A présent que je me suis nommé, je viens d’établir

la réalité de ma propre non existence, je puis affirmer que par là même je suis doué d’une

présence concrète, fût elle négative. »

Le Néant se scinda ainsi en deux entités : l’Être et le Non-être.

Le Néant de l’Être prit la parole puisque son antagoniste y avait renoncé :

« Maintenant que je suis dissocié de mon Ménechme, nous pouvons nous tenir réciproquement compagnie .»

De la bouche et de l’absence de bouche des deux Êtres s’échappa la première de toutes

les conversations. Leurs voix ne furent au début qu’un faible chuintement, qui devint un

murmure, un bruissement, puis une mélopée et enfin un véritable mugissement.  Cet

entrelacs formé de deux entités retentissantes laissait par instant percevoir l’ébauche

d’une modulation distincte d’eux.

Au fur et à mesure que leur entretien gagnait en puissance, la troisième voix gagna en intelligibilité.

Quant elle fut parvenue à assurer sa constance, elle prit à son tour la parole en interrompant la conversation des Êtres.

« Je suis le fruit de votre entretien : je suis issu de votre confiance, de vos attentions

réciproques. Mais je ne suis encore qu’un enfant, un seul faux pas malveillant - comme l’ambition que vous avez eue de vouloir prendre dans la discussion le pas l’un sur l’autre, et qui a retardé

ma venue au monde!- pourrait m’anéantir... Mon nom est Amitié»

Le bruissement de ce qu’ils prirent pour un battement d’ailes stoppa leur conversation.

Ils écoutèrent silencieusement le papillonnement et réalisèrent que ce dernier avait

toujours été présent, bien qu‘ils n‘aient pu en prendre conscience.

L’Amitié, curieuse de nature, étendit la perception de ses sens jusqu’aux frontières de la Création et parvint à en toucher les bords : il comprit que le Monde était de forme

sphérique.

Alors l’Amitié s’unit à ces voûtes.

Ainsi il s’unit à l’être de la Sphère qui composait le monde dans lequel évoluaient les

premiers Êtres.

Leurs esprits en contact entamèrent une discussion qui débuta par un salut réciproque :

« Je te salue, toi qui es l’heureux réceptacle de la semence du Néant, dit respectueusement l‘Amitié.

-Je te salue, toi qui as choisi d’accepter l’altérité en ton sein, lui répondit l’esprit de la

Sphère

-Comment se fait-il que moi et mes frères n’ayons pu t’entendre depuis notre naissance?, questionna l’Amitié soudain inquiète.

-Rassérène-toi, déclara l’esprit de la Sphère, je suis votre aîné à tous, mais je demeure

précaire de tous les Êtres... A la manière des deux Êtres, j’ai moi même une sorte de

jumeau, qui est mon pendant excessif : la Haine. Elle demeure formée des même éléments

que tous les autres Êtres, car de cette manière elle peut survivre en se manifestant à

travers chaque chose. Ce qui la différencie de moi, c’est que la Haine a emmagasiné la

majeure partie du tissu qui composait notre unité primordiale : ainsi elle est devenue une

manifestation viciée. »

L’Amitié réalisa avec qui elle était en train de parler. Elle voulut prononcer son nom, car ce

nom était connu de tous, de leur naissance les Êtres savent comment nommer cette entité, mais l‘esprit de la Sphère reprit la parole :

« A présent Amitié, saisis-toi des mes ailes et prends ton envol ».

L ‘Amitié exécuta ce que l‘esprit lui avait demandé : en se faisant elle perdit son identité.

Les deux esprits s’unirent complètement. Le fruit de cette union engloba les Êtres, et

instaura les limites de la Création. C’est ainsi que naquit l’Amour.

 

 Lea M. T.L

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité