1 Rédaction sur le dictionnaire
Le dictionnaire
à Paris le 9 octobre 2008
Trois jeunes archéologues, Anna, Jean et Pierre, faisaient des fouilles en Chine, pas très loin de Pékin. C’était une jolie région, où on trouvaient des fleurs, des arbres fruitiers et des cerisiers du Japon. Anna et Pierre s’esbaudissaient déjà à l’idée des belles découvertes qu’ils allaient faire, mais Jean étaient d’humeur grincheuse, et il se lassait de les entendre dire «Oh ! Je m’esbaudis ! Quelles belles découvertes allons-nous faire ? … »
Un jour, ils mirent au jour un vieux dictionnaire, un dictionnaire un peu magique qui se mettait à fredonner des chansons dès qu’on l’ouvrait et qui était composé d’épîtres et de calembours. Anna, un peu déconcertée par cette drôle de découverte, pensait avec raison qu’il avait bien besoin d’une mise à jour. Jean et Pierre, d’accord avec elle, décidèrent de s’y mettre tout de suite. Gommant un calembour (« Il y a des journée comme chat ! ») ils décidèrent d’écrire à la place les mots « esbaudir » « jockey » « fleur » et « découvertes ».
Ils continuèrent ainsi à modifier le dictionnaire, seulement celui-ci, dès qu’on gommait une de ces précieuses épîtres ou encore un calembour, disait un mot si grossier, que les trois jeunes archéologues étouffaient à chaque fois une exclamation ; car à chaque fois c’était un mot si ancien que plus personne ne l’utilisait à cette époque. Il les traita même de « goujat », un mot que ni Anna ni Pierre ne connaissaient et que Jean, le plus âgé des trois, dut leur expliquer. Cependant, cela ne ternit pas la gaité d’Anna et de Pierre, pour qui c’étaient les premières fouilles. Un jour pourtant, ils ne dirent pas « Ah ! Que je m’esbaudis ! », car Jean, en gommant le dernier calembour, avait fait disparaître le dictionnaire à tout jamais.
Lilas I. 6e2