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Le blog de Monsieur Dyrek
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  • Des poèmes d'élèves individuels ou collectifs, des rédactions, de la correspondance avec des auteurs, les concours Printemps des Poètes. les concours Les 10 mots, productions d'élèves de Sainte-Elisabeth
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6 mai 2020

Pour nous les confinés, un récit de notre nouvelle élève de 6e, Grand-mère Jacqueline ! Un sourire en partage...

      NOTRE NOUVELLE ÉLÈVE DE 6e GRAND-MÈRE JACQUELINE, NOUS ÉCRIT CETTE HISTOIRE DE PÉRIPLE, D’AMITIÉ ET D’AMOUR « POUR NOUS LES CONFINÉS » !

 

-  LE RÉCIT D’UN LAPIN AVEC UN PRÉNOM PAS ORIGINAL,

MAIS UN GRAND VOYAGEUR, UN RÊVEUR VOLONTAIRE !

 

    « Bonjour Monsieur, Raphaël vient de m’envoyer votre mail.

     Je vous remercie de ce petit mot, j’aime bien m’amuser à prendre la plume et l’idée de Raphaël m’a beaucoup plu.

     Ainsi je peux faire un peu sourire ceux que j’aime en cette période si difficile.

     Avec un grand plaisir continuez à le faire partager, c’est un geste d’amitié et d’espérance que je transmets à tous.

     Continuez votre enseignement ainsi, cela leur fait tellement de bien.

     Merci aussi d’avoir pris grand-mère Jacqueline comme élève de 6e.

     Jacqueline R. au début de mai 2020. »

     Bonjour à tous, je m’appelle Jeannot Lapin. Pas original comme prénom pour un lapin, mais ce sont mes patrons fermiers qui ont choisi, il faut leur pardonner.
     Dans la basse-cour, il y a un tintamarre.  Chacun raconte ses histoires mais tous ensemble, heureusement, nous, les lapins nous sommes sages.
     Vous savez sans doute que lorsque nous sommes contents, nous remuons notre bout du nez, donc quand nous rêvons aussi.
     C’EST CELA QUI POSE PROBLÈME, car je rêve de faire un grand voyage avec mon meilleur ami. Je vous dirai où plus tard.
     Tous mes copains en ont entendu parler, car ils comprennent tous le « lapin », je ne le pensais pas !

« Qui va venir et où ? »

     Les commérages vont bon train, il y a des paris.

     Les poules caquettent, les poussins font « Piou, Piou », le coq fait cocorico, les canards font « Coin Coin », le paon fait « Léon ».
     Tout ce tintamarre pour prévenir les copains de la ferme d’à côté puis de la ferme suivante et encore et encore. Les humains appellent cela le bouche à oreille.

     Pour aller encore plus loin, les oies s’envolent avec un vacarme que vous ne pouvez pas imaginer. Elles battent des ailes pour que tout le monde puisse les entendre. Et les copains lapins, me direz-vous ? Ils sont silencieux mais ils parlent « lapin ». Ils tapent du pied. Un grand mammifère qui habite très loin dans la mer bleue, MORSE, a traduit la langue des lapins.

Exemple :

                                                            S     O     S

. . .  -- -- -- . . .

       

         Tititi tatata tititi     

 

trois points, trois traits, trois points

     Il a traduit tout l’alphabet, apprenez-le, vous comprendrez le « Lapin »

Car il y a gros ennui.

    Les patrons fermiers viennent ouvrir les clapiers le matin pour que l’on aille retrouver les copains dans la basse-cour, ils me regardent et se disent : 

« Regarde comme Jeannot Lapin est heureux, il remue son petit nez, il veut rester dans son clapier et vlan ! il referme la porte.

     J’ai beau taper du pied en « Morse », ils pensent que je danse,

Mais… je rêvais !

Et donc encore une journée de confinement pendant que Pinpin et tous les autres racontent n’importe quoi dans la basse-cour.

C’en est trop. Il faut que je parte vite, je vais préparer mon sac et choisir mon copain.
Et…demain, je ferai le petit lapin tout triste et les patrons me laisseront sortir et tous les copains m’aideront à partir.
Mais qui choisir ?

Pinpin, non, il fait trop de bruit.

Clapin, non, il a de trop grandes oreilles.

Panpan, non, il est tout blanc,

tous les chasseurs les verront.

Mais qui alors ?

     En réfléchissant, qu’est-ce que je vois dehors par terre, juste devant moi, un truc tout noir avec de grandes oreilles.
Vous avez trouvé, car il y a beaucoup de soleil :

C’est mon ombre.
     Super, pas de bruit, pas de grandes oreilles qui dépassent, pas tout blanc, je pars avec L’OMBRE, c’est son prénom maintenant et mon meilleur ami.

     Je prépare mon sac à dos marron comme ma fourrure, il paraît que les randonneurs en portent toujours, enfin les gens qui marchent car, ils ne savent pas parler Lapin ces humains.
     Dedans je mets :

un joli peigne bleu pour que je sois beau,

plein de carottes pour mes pique-niques et comme cadeau à l’arrivée,

des chaussures très légères pour mieux sauter,

un jean bleu çà fait plus sport, il paraît,

des grosses lunettes noires pour mes beaux yeux bleus,

un petit chapeau bleu comme mes yeux : il s’appelle « BOB »,

et une guitare bleue pour que je puisse faire ma cour à une belle lapine.

Le bleu, c’est parce que les garçons doivent toujours s’habiller comme cela.

     Nous sommes samedi 21 mars, l’anniversaire de mariage de mes grands-parents il y a 50 ans.

J’ai choisi ce jour-là car j’aurai tant aimé être petite souris dans leur sac de voyage de noces.

En effet, ils n’habitaient pas dans une ferme mais dans un terrier au pays de la Garenne, dans une île.

Il paraît que je devrai même traverser la mer.

      En fait, les copains m’ont dit que c’était un peu plus grand que la mare des canards (ce sont eux qui m’ont appris à nager).

     Départ comme prévu, silencieux pour que les fermiers ne se doutent de rien et parce que tout le monde est très ému. Les copains ont tout prévu, même la carte et la boussole pour ne pas perdre le Nord et une petite bouée aussi parce que la traversée de la mer sera longue.

J’ai promis d’envoyer des cartes lapin de partout. Cela fera comme des tableaux dans toute la basse-cour.
     Mes oies doivent me suivre, elle feront le facteur car elles savent écrire avec une plume.

Nous avons décidé que, après 500 sauts le tintamarre commencera pour que les fermiers ne s’aperçoivent de rien.

Premier saut par-dessus le grillage, et qu’est-ce que je vois ?

Je ne suis pas seul, eh oui ! mon copain « L’ombre » ne m’a pas oublié.

C’est le grand jour, il faut suivre l’itinéraire marqué sur la carte.

Il paraît que c’est facile, il faut tout le temps voir le soleil qui se couche.

Une chanson que mon papa chantait quand j’étais petit me revient. Vous la connaissez peut-être, c’est l’histoire d’un cochon qui part aussi en voyage :

« Il traversa des prés, des bois et même des rivières… », eh bien ! c’est ce que je fais.

Et devinez quoi ? Un jour, eh bien, il n’y a plus rien eu au bout du chemin sauf un truc tout bleu.

Sur ma carte, en effet, la terre s’arrête là.
     Cela me pose un problème, je ne comprends plus rien, mon voyage ne peut se terminer comme cela ! Tout à coup, j’entends :  « Coucou, c’est nous »

     Ce sont mes copines les oies, elles voient très loin et avec leurs plumes, elles écrivent dans le ciel :

« Mets ta bouée et saute dans l’eau bleue (elles sont drôles, ce ne sont pas elles qui vont faire ce plongeon). Tu rencontreras plein de copains dauphins qui t’emmèneront dans ton île. »
     Et voilà Flipper qui arrive, il me prend sur son dos, il m’attendait avec tous les marsouins et les dauphins du coin qui chantent (le bouche à oreille…). Et hop, en deux temps, trois mouvements en sous-marin cela va plus vite, nous arrivons à destination.

     MOLENE la Garenne

Ça y est, je suis arrivé, Mon rêve n’est plus un rêve, c’est vrai.

Que c’est beau !

Il y a des fleurs jaunes partout de l’herbe toute fraîche, de l’eau tout autour et des lapins des lapins et encore des lapins, des lapins de garenne qui sont mes cousins.

Je vous dis pas l’accueil en fanfare, tous les petits bouts de nez bougent dans tous les sens et ils dansent tellement ils sont heureux.
Ils n’ont pas tout le temps des visites et encore moins de la famille.

Et puis tout à coup le silence, la fanfare s’arrête, grand silence et tous assis sur leur petit derrière.

Je m’aperçois en les regardant que j’ai encore tous mes habits et ma bouée, ils se demandent certainement de quelle planète je viens.

J’éclate de rire et je leur explique.

Je sors mes carottes, mais il n’y en a pas assez.

Grand-oncle, frère de mon grand-père me dit :

On va faire un festin et chacun grignotera un morceau.
Super, je suis heureux et cette petite lapine toute timide avec des yeux bleus si doux qui me regarde, elle s’appelle Douce et cela fait Tam-Tam dans mon cœur.

C’est ça l’Amour.
Nous sommes le 21 mars 2020 aujourd’hui justement, et le festin sera pour notre mariage.
Mais le voyage de noces aura lieu à Molène la Garenne.

Mes copines les oies se sont posées, elles ont donné une plume à chacun et tout le monde a signé la carte lapin avec une photo gigantesque de notre mariage.
Et tous mes copains de la ferme participeront ainsi à la fête.

 

Jeannot Lapin

Jeannot merci

Car grâce à toi, nous les confinés, nous avons participé à ton périple.

Histoire vraie ou un conte qu’importe, c’est l’Amitié qui nous réconforte.

 

Le 21 mars 2020

Avec tout l’amour de grand-mère Jacqueline

 

     Jacqueline RAVASSARD

 

LapinPaquesphLD20hPhoto Laurent Dyrek au printemps 2020.

**

 

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