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Le blog de Monsieur Dyrek
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28 mars 2017

Une artiste nommée Charlotte Salomon et David Foenkinos en mars 2017 dans notre école avec photos

VENUE DES AUTEURS DANS NOTRE ECOLE

    DAVID FOENKINOS                ET

 « UNE ARTISTE NOMMÉE...


                                 CHARLOTTE  
SALOMON »

 

     M. David Foenkinos, auteur de Charlotte, Prix Renaudot et Goncourt des Lycéens 2014, est venu dans notre école le vendredi 24 mars 2017 après-midi, au premier jour du Salon de Paris et lors de la semaine de la langue française.

     Après le mot d’introduction de Madame Rey, chef d’établissement, M. Foenkinos, lors de ses réponses aux questions des élèves a tenu à dire combien il avait été heureux, outre le prix Renaudot, de recevoir le prix Goncourt des lycéens pour ce livre Charlotte, et de contribuer à faire de nouveau lumière sur le talent de la peintre Charlotte Salomon, qui avait fini par tomber dans un certain oubli, après que l’oeuvre de cette peintre avait connu après la deuxième guerre mondiale quelques expositions autour de son oeuvre picturale Leben ? oder Theater ?.

Charlotte et D

Foenkinos en oblique

      Trois classes ont été concernées : les 3e1 de Mme Fiszman et deux classes lycéennes de Mme Teper - Classe de 2nde 3 sur le cours de physique et 1ereL avec aussi les élèves du cours d’allemand - au gymnase du bas.

     Les professeurs et membres du personnel disponibles ont pu assister à l’entretien avec le romancier. Les élèves, notamment ceux de Madame Teper, ont préparé des questions adressées avec beaucoup d’implication à l’auteur. Les élèves avaient lu et étudié avec leurs professeures de français ce livre à la forme originale dont M. Foenkinos a expliqué la nécessité, lui qui pendant des années, fasciné par cette artiste, avait tourné vainement autour de son écriture, jusqu’à la solution qui s’est imposée à lui de passer à la ligne.     Exposition par M. Dyrek, avec l’aide de la bibliothécaire Madame Pillot, au rdc « Mur le long du CDI », sur le livre Charlotte et Charlotte Salomon, « Une artiste nommée Charlotte Salomon », avec des éléments sur les livres cités dans le livre et les « livres d’à côté », concept forgé par Aby Warburg qui a marqué David Foenkinos, sur les artistes évoqués dans le livre et sur Leben ? oder Theater ?, l’oeuvre de Charlotte Salomon.

     En 3e1 les élèves de Mme Fiszman avaient prévu une exposition liée aux « valises de la 2e guerre mondiale » dans le cadre des épi entre Français et Histoire et une animation numérique inédite avec une autre Charlotte : Charlotte Delbo.

 

*

 

     La vie au filtre

 

-      un centon à partir de Charlotte  ou poème-collage

 

Charlotte est étourdie par son apparition

Charlotte veut éblouir Alfred, c’est certain

C’est la seconde fois qu’ils bravent l’interdit

Il faut ranger nos livres et nos souvenirs

 

Comme lorsqu’on se réveille d’un cauchemar

Il émet un son qui est un prénom : Charlotte...

Les intrus et les écrivains fascinés par...

Une maison baptisée : villa Eugénie

 

J’ai parcouru les lieux et les couleurs, en rêve

Mais l’essentiel à mes yeux est Vie ? ou Théâtre ?

Vie passée au filtre de la création

 

Pour qu’on respecte les murs qui sont la mémoire

Un mélange de joie et de mélancolie

Faut une lumière éclatante pour mourir

 

L’heure de ce rendez-vous qu’il semble connaître...

 

     Texte x660 dans le Grand Paris le 11 mars 2017

à partir d’alexandrins de prose du livre

Charlotte de David Foenkinos.

 

*

     Le moment où l’écrivain David Foenkinos rencontre l’oeuvre de Charlotte Salomon pour la première fois avant d’être « un pays occupé » par elle :

     « ...l’instant où je découvris Vie ? ou Théâtre ? / Tout ce que j’aimais. / Tout ce qui me troublait depuis des années. / Warburg et la peinture. / Les écrivains allemands. / La musique et la fantaisie. / Le désespoir et la folie. / Tout était là. / Dans un éclat de couleurs vives. » (in Charlotte)

 

 

« UNE ARTISTE NOMMÉE...


CHARLOTTE  
SALOMON »*

 

 

*Die letzten Wörter des Buches...

 

 

EXPOSITION COMMENÇANT LE 24 MARS 2017

CONCERNANT LE LIVRE CHARLOTTE

DE DAVID FOENKINOS
ET LA PEINTRE
CHARLOTTE SALOMON

Etablissement Sainte-Elisabeth à Paris XVe

Venue de M. David Foenkinos,

écrivain, à Sainte-Elisabeth « Autour de Charlotte »

 

     La vie, l’étonnement, Kafka :

     Celui qui, vivant, ne vient pas à bout de la vie, a besoin d’une main pour écarter un peu le désespoir que lui cause son destin.

                             KAFKA,

                   Journal, 19 octobre 1921. (Exergue du livre Charlotte)

 

     Alfred a une révélation sur l’oeuvre de Kafka :

« Il se met à parler de Kafka. / Je voulais te dire, Charlotte, ma révélation. / L’oeuvre entière de Kafka repose sur l’étonnement. / C’est son thème principal. Si tu lis bien ses livres, tu verras l’étonnement. / De la transformation, de l’arrestation, de lui-même. / Charlotte ne sait que répondre. / Elle avait prévu des choses à dire, des analyses. / Elle était prête à parler du roman d’Alfred. / Mais pas de Kafka. / Sur Kafka, elle est dépourvue de mots. » (p 101)

 

**

     Premières lectures de Charlotte Salomon :

     « Les discussions dont Charlotte est le témoin l’enrichissent. / Elle se met à lire, beaucoup, passionnément. / Dévore Goethe, Hesse, Remarque, Nietzsche, Döblin. / Paula trouve sa belle-fille trop renfermée. / Elle n’invite jamais d’amis à la maison. » (p 49)

 

**

 

 Pourquoi des lignes-vers pour le livre Charlotte ?

     « J’ai cité ou évoqué Charlotte dans plusieurs de mes romans. / J’ai tenté d’écrire ce livre tant de fois. / Mais comment ? / Devais-je être présent ? Devais-je romancer son histoire ? / Quelle forme mon obsession devait-elle prendre ? / Je commençais, j’essayais, puis j’abandonnais. / Je n’arrivais pas à écrire deux phrases de suite. / Je me sentais à l’arrêt de chaque point. / Impossible d’avancer. / C’était une sensation physique, une oppression. / J’éprouvais la nécessité d’aller à la ligne pour respirer. // Alors, j’ai compris qu’il fallait l’écrire ainsi. (p 82, fin de la 3e partie)

 
**

    Un article de Maggiori datant de 1998 décisif pour la recherche de Foenkinos :

     « Avant de connaître Charlotte, j’ai été passionné par Aby Warburg. / En 1998, j’avais lu dans Libération un article intitulé : / « Warburg, opération sauvetage... » / Le journaliste Robert Maggiori évoquait une bibliothèque mythique. / Le mot bibliothèque m’a arrêté. / J’en recherche une, qui me hante depuis toujours. / C’est une vision d’enfance, obsédante. / Provient-elle d’une vie antérieure ? » (p 77)

*

 

     La théorie d’Aby Warburg sur la lecture du livre d’à côté :

    « Aby Warburg est ainsi à l’origine d’un fonds bibliophilique inouï. / Il a des théories sur le rangement des livres. / Notamment celle du bon voisinage. / Le livre que l’on cherche n’est pas forcément celui que l’on doit lire. / Il faut regarder celui d’à côté. » (p 77)

 

**

 

     Le moment où l’écrivain David Foenkinos rencontre l’oeuvre de Charlotte Salomon pour la première fois avant d’être « un pays occupé » par elle :

     « ...l’instant où je découvris Vie ? ou Théâtre ? / Tout ce que j’aimais. / Tout ce qui me troublait depuis des années. / Warburg et la peinture. / Les écrivains allemands. / La musique et la fantaisie. / Le désespoir et la folie. / Tout était là. / Dans un éclat de couleurs vives. »

 

**

 

     Un autre écrivain passionné par l’oeuvre de Charlotte Salomon :

     « Il y a peu de temps, je suis tombé sur un texte de Jonathan Safran Foer. / Je ne connais pas vraiment cet auteur. / Mais j’éprouve une sympathie un peu idiote pour lui. / Car nous sommes parfois collés dans les rayonnages. / On se crée des liens comme on peut. / Une autre version de la théorie du bon voisinage. / Il raconte le choc que fut pour lui la découverte de Charlotte. / C’était à Amsterdam. / Tombé sur elle par hasard, lui aussi. » (p 81)

 

**

 

    Un écrivain allemand mort pendant la Deuxième Guerre Mondiale apprécié par Charlotte :

« Le bonheur n’est pour nous représentable, / Que dans l’air que nous respirons, / Parmi les hommes qui ont vécu avec nous.

      Walter BENJAMIN

...

Charlotte aimait profondément Walter Benjamin. / Elle avait lu ses livres, adorait écouter ses chroniques à la radio. / Une de ses phrases aurait pu être en exergue de l’oeuvre de Charlotte :

La véritable mesure de la vie est le souvenir. » (p 191)

 

**

 

Au sujet de l’érudit Alfred et du mythe d’Orphée :

     « Le professeur est obsédé par le mythe d’Orphée. / Il est d’ailleurs en train d’écrire un livre sur le sujet. / Il pense sans cesse à la traversée des ténèbres. / Comment revient-on du chaos ? / Pour comprendre son obsession, il faut retourner dans le passé. »

     « Les mois passent, et il faut laisser l’enfer derrière soi. Ne surtout pas se retourner, comme Orphée. » (p 91)

 

 **

     Un poème allemand dans un livret de Schubert illustré par Charlotte Salomon :

     « C’est inspiré d’un poème de Matthias Claudius. / Enfin, c’est dans le livret de Schubert. / J’ai illustré La Jeune Fille et la Mort. / Alfred semble troublé. / Avant de dire simplement : la jeune fille et la mort, c’est nous. // Charlotte prononce doucement les mots de la Jeune Fille : // Va-t’en ! Ah ! Va-t’en ! / Loin de moi, cruel squelette. / Je suis encore jeune, laisse-moi. / Ne me touche pas. » (p 95)

 

**

 

     L’oeuvre de Charlotte Salomon, ce qu’elle est, influences et style unique :

     « Mais l’essentiel à mes yeux est Vie ? ou Théâtre ? // C’est une vie passée au filtre de la création. / Pour obtenir un travestissement du réel. / Les protagonistes de sa vie deviennent des personnages. / Comme au théâtre, ils sont présentés au début. / Alfred Wolfsohn apparaît sous les traits d’Amadeus Daberlohn. / Les Salomon deviennent Kann. / Charlotte parle d’elle à la troisième personne. / Si tout est réel, cette distanciation semble nécessaire. / Pour atteindre une réelle liberté dans le récit. / La fantaisie peut surgir avec davantage d’aisance. / Une liberté totale qui se retrouve dans la forme. / Avec les dessins et le récit, elle ajoute des indications musicales. / La bande sonore de son oeuvre. / On voyage avec Bach, Mahler ou Schubert. / Ou des chansons populaires allemandes. / Elle qualifie son oeuvre de Singenspiel. / L’équivalent d’une pièce chantée. La musique, le théâtre, mais aussi le cinéma. / Ses cadrages sont inspirés par Murnau ou Lang. / Toutes les influences d’une vie sont là. / Mais elles s’oublient dans l’éclat de sa particularité. / Pour former un style unique et inédit. » (p 199)

 

**

     Le mode d’emploi de l’oeuvre de Charlotte Salomon par la peintre elle-même :

     « Il est temps de commencer. / Charlotte offre le mode d’emploi de son oeuvre. / La mise en scène de son invention. / La création des peintures suivantes doit être imaginée comme suit : / Une personne est assise au bord de la mer. / Elle est en train de peindre. / Tout à coup, un air lui traverse l’esprit. / Quand elle commence à le fredonner... / Elle se rend compte que l’air s’accorde exactement... / Avec ce qu’elle essaye de coucher sur le papier. / Un texte se forme dans sa tête. / Et elle commence à chanter l’air avec ses propres mots. / Encore et encore. / D’une voix forte jusqu’à ce que la peinture semble achevée. / Enfin elle précise l’état d’esprit de son personnage : / Il lui fallait pour quelque temps disparaître de la surface humaine, / Et pour cela consentir à tous les sacrifices, / Afin de recréer des profondeurs de son être son propre univers. // Disparaître de la surface humaine. » (p 200)

 

    L’auteur Kafka avait anticipé dans  Le Procès :

     « Elles ne savent pas pourquoi ils l’ont pris. / Elles ne savent pas où ils l’emmènent. / Elles ne savent pas pour combien de temps. / Elles ne savent rien. / Kafka l’a écrit dans Le Procès. Le héros, Joseph K., est arrêté sans raison. / Tout comme Albert, il préfère ne pas résister. / La seule attitude judicieuse consiste à s’accommoder de l’état des choses. / C’est donc ça. / C’est « l’état des choses ». / Il n’y a rien à faire contre l’état des choses. / Mais jusqu’où va cet état-là ? / Le processus semble irrémédiable. / Tout est déjà écrit dans le roman. » (p 135)

 

**

 

ARTISTES

 

CITÉS DANS LE LIVRE CHARLOTTE

ET IMPORTANTS POUR COMPRENDRE

L’OEUVRE DE CHARLOTTE SALOMON :

 

Peintres :

- « les corps hallucinés, tordus, déchirés de Beckmann » (p 75)

- « les coupables de la décadence », l’art dégénéré selon les Nazis : Marc Chagall, Max Ernst ou Otto Dix (p 76)

- Munch « Tête d’homme dans les cheveux d’une femme » (p 129)

- Chagall  « Un tableau de Chagall surgit maintenant. » (p 193)

- Kandinsky  « Créer une oeuvre, c’est créer un monde. » (p 198)

 

Tableaux dans CharlotteLa Nuit de Michel-Ange, le tableau de Munch, un autoportrait de Dix, des toiles de Charlotte Salomon...

Charlotte Salomon et Foenkinos expoUne expo en mars et avril 2017 sur le mur du CDI...

**

 

Musiciens :

- Carmen de Bizet (p 59)

- Les Impromptus de Schubert (p 129)

 - « On voyage avec Bach, Mahler ou Schubert / Ou des chansons populaires allemandes. / Elle qualifie son oeuvre de Singenspiel. : L’équivalent d’une pièce chantée. » (p 200)

 

**

 

Sculpteur :

Michel-Ange (p 114)

     « rappelle à Alfred une oeuvre de Michel-Ange. / Une sculpture qui s’appelle La Nuit. »

 

**

 

Cinéastes :

     « La musique, le théâtre, mais aussi le cinéma. / Ses cadrages sont inspirés par Murnau ou Lang. » (p 200)

 

**

 

« La chanson du mal aimé »

poème de Guillaume Apollinaire

 

     Quelques strophes dont les vers octosyllabiques peuvent être rapprochés de la métrique allemande,

voir l’article de Marty sur les rapprochements et différences entre vers français et vers allemands.

...Mon beau navire ô ma mémoire
Avons-nous assez navigué
Dans une onde mauvaise à boire
Avons-nous assez divagué
De la belle aube au triste soir

Adieu faux amour confondu
Avec la femme qui s’éloigne
Avec celle que j’ai perdue
L’année dernière en Allemagne
Et que je ne reverrai plus

Voie lactée ô soeur lumineuse
Des blancs ruisseaux de Chanaan
Et des corps blancs des amoureuses
Nageurs morts suivrons-nous d’ahan
Ton cours vers d’autres nébuleuses

Je me souviens d’une autre année
C’était l’aube d’un jour d’avril
J’ai chanté ma joie bien-aimée
Chanté l’amour à voix virile
Au moment d’amour de l’année

     Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913

 

Foenkinos bras de coteDavid Foenkinos au gymnase devant un parterre de collégiens et de lycéens

Charlotte et valises"Les valises" avec les élèves de 3e1

MDavid Foenkinos se prêtant à un selfie avec un de ses lecteurs, participant à faire connaître Charlotte Salomon, femme et artiste

 

 

 

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