Poème collectif : La Cinquième 2 à Paris en mars 2006.
Le poète Rouben Melik a développé son recueil L'Ordinaire du jour sur la base d'une centaine de quatrains commençant tous par l'amorce Ça suit son cours. Pour " réamorcer " le dialogue ente le poète et le collège initié lors du concours du printemps des poètes 2003, j'ai proposé aux élèves de 5~ en début mars 2006 de composer un " Poème pour Rouben " fait de trois quatrains commençant par Ça suit son cours.
J'ai apporté le lot des poèmes illustrés à mon ami poète qui a tout lu en ma présence dans sa demeure L 'Hayssienne et a répondu sur le champ d'enthousiasme. Je vous livre un choix de strophes classées dans l'ordre alphabétique des mots thèmatiques de " ballon " à " ville " en passant par " inventions " et " vie " :
Ça suit son cours le ballon qui roule sur l'herbe
L' enfant roule dans le jardin pliant l'herbe
Il roule aussi la soupe à I 'herbe dans sa bouche
Et s ' endort en roulant dans la vie
Ça suit son cours les belles paroles
Et les chansons et les poèmes
Les si bémol
Et les " je t'aime "
Ça suit son cours l' eau de ta vie
Coulant au hasard au milieu des forêts
Leur redonnant la grandeur d'esprit
Détruisant méchanceté, enfer et ténèbres
Ça suit son cours les inventions
Parfois ratées des savants fous
Ou d'autres qui facilitent la vie
Même encore qui en sauvent
Ça suit son cours les journées
Lundi, Mardi, Mercredi
Bonheur ou malheur
Qui nous réservent des surprises
Ça suit son cours les longs cheveux,
Dans le cou même dans les yeux,
Quand ils sont blonds c'est merveilleux
Mais dans les autres couleurs c'est aussi fabuleux.
Ça suit son cours le mal que les gens osent se faire
Les misères que tout le monde se faisait à la guerre
Les gens dont les parties du corps s'écorchèrent
Les vies qui petit à petit s'en allèrent
Ça suit son cours et moi je cours
Les grands discutent dans la cour
Ça sera bientôt mon tour
Je les observe et puis je cours
Ça suit son cours la neige
Au-dessus du manège
Qui se transforme en tapis blanc
Rien n'est mieux que de se rouler dedans
Ça suit son cours les poètes, les rois, le temps,
Les époques médiévales ou futuristiques
Ça passe
Mais ça ne s'arrête pas
Ça suit son cours les rideaux
Tirés par des élèves tous les jours
Quand il y a du soleil
On tire et on retire
Ça suit son cours la rivière dansant sous la mélodie des feuilles
La feuille qui tombe de l'arbre, naviguant sur la rivière
Des rochers la contrarient mais c'est ce qui fait la mélodie
La mélancolie de la cascade fait pleurer les feuilles
Ça suit son cours les saisons,
Été, Automne, Hiver, Printemps,
Chacune d'entre elles en les regardant
Impatiemment nous les attendons
Ça suit son cours le vent en écartant les nuages
Avançant vite près des côtes
Ralentissant dans les plaines
Pour arriver dans la ville fouetter notre visage
Ça suit son cours le vent qui souffle
On le sent caresser notre visage
Il fait trembler les feuilles des arbres
Comme le souffle de la vie tout bouge sur son passage
Ça suit son cours le ver de terre,
De droite à gauche même à l'envers,
Mais ne sait pas parcourir la mer,
Et ne respire pas le bon air.
Ça suit son cours la vie! .
C'est pareil pour les ennuis
On se demande quand ça finit
Si ça ne finit pas tant pis
Ça suit son cours la vie
Qui sans s'arrêter
Continue à vivre
Mais le moment venu, ce cours finira
Ça suit son cours la vie dans l' au-delà
On regarde les gens vivre de tout là-haut
On les voit rire s'amuser
On les voit courir après leur retard
Ça suit son cours la ville brillant de toutes parts
Les vieilles rues où les gens ne sont que des bavards
L'école où les enfants arrivaient en retard
La boulangerie où l'on achetait des malabars
Ça suit son cours... (à suivre)